Politique

Dix choses à savoir sur Ali Haddad, le patron des patrons algériens

Le patron des patrons algériens a été élu samedi 15 décembre pour un deuxième mandat à la tête du Forum des chefs d’entreprise (FCE). Haddad étant seul en lice, l’issue du vote ne faisait guère de doute.

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Mis à jour le 15 décembre 2018 à 12:11

Ali Haddad, © Romain Laurendeau pour JA

1. Timide

En 2014, alors candidat à la présidence du FCE, Ali Haddad évite micros et caméras. Il explique alors : « Petit, j’étais tellement timide que je m’asseyais au fond de la classe pour qu’on ne me remarque pas. » « Sa timidité ne l’a jamais empêché d’être exigeant avec nous », confie l’un de ses collaborateurs.

2. BTP

Sa famille gère un petit hôtel à Azeffoun, sa ville natale. Lui prend un autre chemin à sa sortie de l’université de Tizi-Ouzou (Kabylie). Avec 10 000 euros en poche, ce diplômé en génie civil crée l’ETRHB, une entreprise de BTP. Aujourd’hui, son groupe se déploie aussi dans l’hôtellerie, le transport, l’industrie pharmaceutique et les médias. Chiffre d’affaires en 2017 : 768 millions d’euros.


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3. Club de foot

Jogging tous les matins, football de temps à autre à Azeffoun… Le sport occupe une place importante dans sa vie. Le week-end, il a les yeux rivés sur le championnat d’Algérie. L’USM Alger, l’équipe qu’il a rachetée en 2010, est en tête du classement depuis le début de la saison.

4. Miraculé

Dans les années 1990, le jeune patron échappe au pire. Alors qu’il sillonne la Kabylie, il tombe nez à nez avec un groupe terroriste, qui lui confisque son véhicule. La voiture sera retrouvée quelques heures plus tard, criblée de balles.


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5. Incubateur

En quatre ans, le FCE est devenu un interlocuteur privilégié du gouvernement sur les sujets socio-­économiques. « C’est un meneur d’hommes », dit-on au FCE. L’association patronale a multiplié les rencontres, en Algérie et à l’étranger, lancé une branche jeunes (Jil’FCE) et créé un incubateur pour start-up. Les détracteurs de Haddad lui reprochent, eux, d’avoir mis le privé sous la coupe des pouvoirs publics.

6. Zen

C’est l’une de ses marques de fabrique : ne jamais réagir à chaud aux attaques, pourtant nombreuses. « Il répond toujours : “Laissez faire” », raconte un proche. Manière de dissimuler son stress, ou calme olympien d’un maître des horloges ? Mystère…

7. Jeunesse

À 53 ans, il est l’unique candidat à sa succession. En l’absence d’autres prétendants, il laboure seul le terrain et affiche ses priorités : l’amélioration du climat des affaires et le développement d’une fibre entrepreneuriale, en particulier chez les jeunes.


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8. Retards

Ponctuel à ses rendez-vous, il se voit en revanche reprocher les retards chroniques de ses chantiers. En 2017, lors du bras de fer qui l’oppose à Abdelmadjid Tebboune, alors Premier ministre, le groupe ETRHB avance un début d’explication : la léthargie du maître d’ouvrage – l’État – pour approuver les avenants aux contrats, régler ses dettes, etc.

9. Tous au régime !

« Il nous a tous fait maigrir », plaisante l’un de ses proches. Attentif à sa ligne, le patron du FCE prête aussi attention à celle de ses amis et ne peut s’empêcher de leur donner des conseils de nutrition dès que l’un d’entre eux se laisse aller à l’embonpoint.

10. Fan…

… d’Abdelaziz Bouteflika. En privé comme en public, il ne tarit pas d’éloges sur le président. Après avoir soutenu sa candidature en 2014, le FCE s’est dit favorable, en septembre dernier, à un cinquième mandat du chef de l’État.