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Tunisie : 2019, l’année de tous les enjeux
Jeune Afrique : Comment le techno-pôle Novation City est-il financé ?
Hichem Turki : C’est un partenariat public-privé, tant au niveau des investissements qu’à celui de la recherche et développement. Ce sont les groupes One Tech, HBG et Amen Banque qui ont lancé le projet de Société du pôle de compétitivité de Sousse, via Tunisie Leasing, au côté de la filiale immobilière du consortium tuniso-koweïtien CTKD. L’État en est actionnaire à hauteur de 30 %, via la Caisse des dépôts et consignations.
Le développement du pôle a été planifié sur quinze ans, jusqu’en 2030. D’ici à la fin 2019, il y aura déjà beaucoup de changements, puisque six groupes ont signé des contrats de location. Notre objectif est de maintenir immédiatement disponibles 2 000 à 3 000 m² à partir de 2021. Puis, en fonction de l’évolution de Novation City, si la demande est importante, on devra ouvrir son capital.
Nous voulons que Novation City devienne un phare de la mécatronique pour le Maghreb et la Méditerranée, voire pour l’Afrique
Quels sont vos objectifs en matière de création d’emplois ?
L’un des problèmes auxquels la Tunisie est confrontée est celui du chômage des diplômés. Dans la région, environ 1 000 ingénieurs achèvent leur formation chaque année, c’est à eux que nous voulons ouvrir nos portes en priorité. L’objectif est que, en dix ans, 25 000 jeunes cadres soient passés par notre technopôle.
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Novation City est le symbole du renouveau économique du pays. Notre vocation est d’orienter la recherche fondamentale vers les besoins de l’entreprise et, donc, vers le développement de services et de produits à forte valeur ajoutée, à travers nos start-up, lesquelles sont focalisées sur l’industrie 4.0, la robotisation et le logiciel. Notre site leur permet de rencontrer des partenaires rapidement. Parfois, on trouve même des solutions à des problèmes très complexes pendant la pause-café !
Quelles collaborations envisagez-vous avec l’Afrique ?
Nous voulons que Novation City devienne un phare de la mécatronique pour le Maghreb et la Méditerranée, voire pour l’Afrique. C’est le moment d’échanger avec le reste du continent, qui jouera un rôle majeur dans le développement global et la croissance des prochaines années. On peut y transposer certains modèles développés dans notre pôle de compétitivité et encourager les échanges d’expériences.
Nous nous sommes par exemple rendus récemment à Kigali, au Rwanda, où des start-up, dont le business model a réussi, ont facilement accès à l’Afrique du Sud, tandis que celles de Tunisie ont, elles, plus facilement accès aux marchés européens. On pourrait envisager un développement des produits rwandais en Europe ou commercialiser des produits tunisiens en Afrique du Sud.