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Banques de développement : retour en grâce sous conditions
Ces imperfections, identifiées notamment par l’économiste américain Joseph Stiglitz (Prix Nobel en 2001), justifient le mandat donné aux banques publiques.
Premièrement, les PME et les entrepreneurs agricoles africains sont victimes d’un rationnement du crédit en raison de l’incapacité des banques à identifier leurs caractéristiques et donc à mesurer correctement le coût du risque.
Deuxièmement, le secteur financier privé est parfois « procyclique », prêtant excessivement en phase de croissance, puis réduisant fortement ses crédits durant les années de vaches maigres. Un biais que les banques nationales, régionales et multilatérales de développement peuvent contrer.
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Préférence pour la liquidité
À titre d’illustration, Afreximbank a accéléré au Nigeria, en Guinée et au Zimbabwe, pendant que ces pays connaissaient des crises économiques, sanitaire (Ebola) et diplomatique (sanctions américaines). Elle a ainsi vu son bilan quintupler entre 2014 et 2017.
Enfin, plusieurs secteurs bancaires africains souffrent d’une forte préférence pour la liquidité. « Compte tenu de l’incertitude quant à l’avenir, en fonction des caractéristiques des nouveaux secteurs et/ou projets qui nécessitent des ressources, les banques n’offrent souvent aucun crédit ou qu’un crédit insuffisant (surtout à long terme), même si le système financier est pleinement développé », déplorent les économistes Stephany Griffith-Jones et José Antonio Ocampo.