Algérie : les dessous de la purge au sein de l’armée

Limogeages, disgrâces, incarcérations… Depuis six mois, les hauts cadres sécuritaires sont dans la tourmente. Opération « mains propres » ou lutte de clans autour de la succession ?

Saïd Bey, limogé en août de son poste de chef de la 2e région militaire © Zebar

Saïd Bey, limogé en août de son poste de chef de la 2e région militaire © Zebar

FARID-ALILAT_2024

Publié le 12 novembre 2018 Lecture : 8 minutes.

Ce vendredi 14 septembre, le général-major Saïd Bey est sur son lit d’hôpital, à Paris, quand on lui remet un message ferme de sa hiérarchie. Admis deux jours pour soigner un diabète et de l’hypertension, cet habitué des hôpitaux de France et de Belgique est sommé de rentrer sans délai. Il n’aurait pas dû, il est vrai, se trouver à Paris. Quelques jours plus tôt, un juge du tribunal militaire de Blida, à 30 km à l’ouest d’Alger, avait prononcé à son encontre une interdiction de sortie du territoire national (ISTN).

Ce n’est que grâce à une méprise sur son patronyme à la police des frontières de l’aéroport d’Alger que le général-major a pu passer entre les mailles du filet. Qu’importe : son escapade sera de courte durée. Le soir même, Saïd Bey regagne son pays. Dans l’avion, le militaire a la certitude que ses problèmes sont loin d’être réglés. Depuis qu’il a été limogé de son poste de chef de la 2e région militaire – l’une des plus importantes du pays – au mois d’août, les choses vont de mal en pis. L’ISTN et la consigne reçue ce 14 septembre ne sont que les dernières étapes de sa vertigineuse descente aux enfers.

Un tsunami a déferlé sur l’institution militaire et les principales directions des services de sécurité

Déferlante

Et il n’est pas le seul dans cette situation. En quelques mois, un tsunami a déferlé sur l’institution militaire et les principales directions des services de sécurité. Les généraux-majors Lahbib Chentouf, Saïd Chengriha et Abderrazak Chérif, respectivement chefs des 1re, 3e et 4e régions militaires, ainsi qu’Ahcène Tafer, commandant des forces terrestres, ont été évincés. Le patron de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), Mohamed Tireche, dit Lakhdar, a, lui, été débarqué manu militari.

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