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Banques nigérianes : comme un parfum de crise
« Si la stabilité du taux de change, un faible taux d’inflation et un faible taux d’intérêt sont tous souhaitables, ils ne sont pas réalisables en même temps à l’heure actuelle. Je continue d’insister sur la nécessité de prendre des décisions prudentes », a insisté Godwin Emefiele (57 ans), fin juillet, alors qu’un tiers du comité directeur de la Banque centrale du Nigeria (CBN) votait pour une politique monétaire plus restrictive, pointant le risque d’inflation.
De même, il a mobilisé, en 2017, une forte majorité face à d’autres dissidents souhaitant, eux, son relâchement. En comité, l’ancien patron de Zenith Bank, première banque du pays, gouverneur depuis 2014, décrypte les arguments des opposants, souligne leur force… avant de plaider contre des « ajustements impétueux », pénalisant « la reprise économique ».
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Nous avons toujours été une institution très conservatrice. Nous n’allons pas être trop agressifs
Focalisé sur le strict « mandat » de la CBN, il minimise les prises de paroles publiques, contrairement à son prédécesseur, Lamido Sanusi, limogé par l’ex-président Goodluck Jonathan après avoir dénoncé « un trou » de 20 milliards de dollars dans les caisses publiques.
« Nous avons toujours été une institution très conservatrice. Nous n’allons pas être trop agressifs… », expliquait le natif de Lagos à un journaliste au sujet de Zenith Bank, un an avant de devenir gouverneur. Sa philosophie n’a, semble-t-il, pas changé.