Politique

Francophonie : le dernier combat de Michaëlle Jean

Tout aura été tenté auprès de Michaëlle Jean, la secrétaire générale sortante de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), pour qu’elle retire sa candidature avant le sommet d’Erevan, durant lequel Louise Mushikiwabo a été élue.

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Mis à jour le 15 octobre 2018 à 14:46

Michaëlle Jean et Louise Mushikiwabo, à Erevan (Arménie), le 8 octobre. © @LMFrancophonie

Avant que Louise Mushikiwabo ne soit élue à la tête de l’OIF le 12 octobre, tout aura été tenté auprès de Michaëlle Jean pour qu’elle retire sa candidature avant le sommet d’Erevan.


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Fin septembre, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, Xavier Bettel, le Premier ministre luxembourgeois, lui a conseillé de renoncer. On lui a même fait miroiter le poste de directrice de l’ONU Femmes ou celui d’envoyée spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la liberté de la presse, qui aurait été créé pour elle.

Discussions en coulisses

À Erevan, l’eurodéputé belge Louis Michel a plaidé en faveur de sa rivale. Le 9 octobre, Mélanie Joly, la ministre canadienne de la Francophonie, a une nouvelle fois demandé à Michaëlle Jean de se retirer dans l’intérêt d’Ottawa. Le refus de l’intéressée a contraint le Canada à s’en désolidariser le soir même, par communiqué. Ce pays a obtenu la nomination d’un de ses ressortissants au poste d’administrateur général de l’OIF et le soutien de l’Afrique en vue de l’élection de nouveaux membres au Conseil de sécurité de l’ONU – ce à quoi se sont engagés Paul Kagame et Moussa Faki Mahamat.

En coulisses, Ottawa discutait aussi avec Paris. Objectif des Canadiens : éviter que l’Arabie saoudite, avec qui ils traversent une crise diplomatique, ne soit admise à l’OIF. « Après une discussion privilégiée avec la France et après avoir sondé d’autres pays » (dixit une source diplomatique française), Riyad a jeté l’éponge le 10 octobre.

Ce jour-là, Khalid Ibn Mohamed al-Angari, son ambassadeur à Paris, a en effet écrit à Michaëlle Jean pour lui demander de reporter l’examen de sa candidature. Avant de se voir indiquer qu’il fallait s’adresser à la présidence arménienne du sommet…