
Louise Mushikiwabo (g) et Michaëlle Jean, les deux femmes en lice pour prendre la tête de l'OIF © Vincent Fournier pour J.A. / Jacques Torregano pour J.A.
Qui, de Michaëlle Jean, la sortante, ou de Louise Mushikiwabo, la grande favorite, sera élue secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) à l’issue du sommet d’Erevan, en Arménie, le 12 octobre ?
Des alliances et des trahisons. Des opérations de séduction, des promesses qui n’engagent que ceux qui les reçoivent… Depuis des mois, les grandes manœuvres sont en cours pour préparer l’élection, le 12 octobre à Erevan, du nouveau secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie.
Fin septembre, à l’ONU, les poids lourds de l’organisation – France, Canada, Union africaine – ont une nouvelle fois tenté de rallier les pays membres à l’une ou l’autre des deux candidates : la sortante, la Canadienne Michaëlle Jean, et son adversaire archifavorite, la Rwandaise Louise Mushikiwabo.
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Entre les deux femmes, malgré un tweet envoyé cet été dans lequel la secrétaire générale en poste évoque son « amitié de plus de dix ans » pour sa rivale (qu’elle présente, à tort, comme une ancienne ambassadrice au Canada), les relations sont glaciales.
Michaëlle Jean ne s’est jamais rendue au Rwanda depuis son élection à la tête de l’organisation. Quant à Louise Mushikiwabo, personne ne se souvient de l’avoir vue au siège parisien de l’OIF, du moins depuis la prise de fonctions de sa concurrente. Leur dernière rencontre, lors du sommet du Commonwealth, en avril dernier, n’a donné lieu qu’à des échanges de pure forme.
Michaëlle Jean tentera de défendre sa vision « universelle » de la Francophonie face au « pragmatisme » affiché par Louise Mushikiwabo
À Erevan, l’objectif sera d’arriver, comme cela a toujours été le cas depuis la création du poste, en 1997, à une nomination par consensus. Mais Michaëlle Jean a prévenu : elle ira jusqu’au bout, tentera de défendre sa vision « universelle » de la Francophonie face au « pragmatisme » affiché par Louise Mushikiwabo.
Si, à Erevan, le consensus se révèle impossible, les 54 représentants des États membres de plein droit (sur 84) se réuniront pour un vote à bulletin secret. Personne n’a intérêt à en arriver là, mais reste à savoir qui finira par plier.
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