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Angola : Isabel dos Santos, touchée coulée ?
On le disait fini. Et pour cause, Manuel Vicente, vice-président du pays sous José Eduardo dos Santos, avait été relégué à une humiliante vingt-quatrième place sur la liste du MPLA pour les élections de 2017. À cette époque, il était aussi sous le coup d’une enquête de la justice portugaise pour corruption, accusé d’avoir payé un juge afin qu’il classe une affaire le concernant. Cette traversée du désert n’en était pas une.
Ayant bien anticipé les conséquences de la fin de l’ère dos Santos, Manuel Vicente a habilement manœuvré pour se retrouver dans le bon camp, celui du nouveau président, João Lourenço. Lui faisant profiter de son expérience du pouvoir et de ses bonnes relations à l’étranger, notamment en Europe, il a gagné sa confiance et est devenu un influent conseiller de l’ombre.
Une proximité notable
Pour preuve, deux de ses fidèles ont été nommés aux postes clés de patron de Sonangol (Carlos Saturnino) et de gouverneur de la Banque centrale (José de Lima Massano). Autre indicateur fort : le président l’a soutenu face à la justice portugaise, faisant pression sur Lisbonne pour que l’affaire le visant soit transférée à Luanda, ce qui augure de son enlisement.
Pourtant, en Angola comme à l’étranger, cette proximité entre Lourenço et Vicente a du mal à passer. Comment le nouveau président, qui fait de la corruption son cheval de bataille, pourra-t-il garder à ses côtés un homme dont le nom est synonyme d’affairisme ?