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Sommet Chine-Afrique, les 3 et 4 septembre à Pékin
Sur un continent, l’Afrique, à l’industrialisation balbutiante et en déficit dramatique d’infrastructures, qui pourrait s’autoriser un tel refus ? D’où l’inaudibilité des discours alarmistes d’un Emmanuel Macron mettant en garde Chinois et Africains à propos des « routes d’une nouvelle hégémonie » qui viendraient « mettre en vassalité les pays qu’elles traversent », ou de l’ex-secrétaire d’État américain Rex Tillerson tonnant contre les « prêts prédateurs qui engluent les pays dans la dette ».
Relation sino-africaine
Outre le fait que ce néo- « China bashing » cache mal l’inquiétude des Occidentaux face à une Chine sûre d’elle-même et de sa place retrouvée dans le monde, ces avertissements méconnaissent ce qui fait la spécificité identitaire de la relation sino-africaine. Traités inégaux, pillage des ressources, occupation coloniale : la Chine, elle aussi, a été victime de ces maux à une époque – 1840-1949 – qu’elle considère comme le point le plus bas de son Histoire.
Si piège il y a, la responsabilité en incombe avant tout aux dirigeants africains eux-mêmes
Quand les diplomates chinois en poste en Afrique répètent à leurs interlocuteurs : « Nous sommes les amis des bons, mais aussi des mauvais jours », c’est donc avec plus de sincérité – et de crédibilité – que leurs homologues européens et américains. Quant au fardeau de la dette, si piège il y a, la responsabilité en incombe avant tout aux dirigeants africains eux-mêmes, à qui Pékin n’a jamais collé un pistolet sur la tempe pour qu’ils souscrivent aux prêts proposés.
Sans oublier ce que nous disait le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh : « Ce que les Chinois construisent chez nous, tous nos autres partenaires avaient refusé de le faire. »