Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement de Paul Kagame et candidate au poste de secrétaire générale de l’OIF, à Paris le 20 septembre 2018 © Bruno Levy pour JA

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Politique

Francophonie : Michaëlle Jean poussée vers la sortie

Le match entre la Rwandaise Louise Mushikiwabo et la Canadienne Michaëlle Jean aura-t-il lieu ? Tandis que plusieurs dirigeants africains espèrent un forfait du Canada, l’entourage de la secrétaire générale de l‘OIF assure qu’elle ne jettera pas l’éponge.

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Mis à jour le 7 août 2018 à 16:42

Michaelle Jean, secrétaire générale de l’OIF, ici en décembre 2015 dans ses bureaux à Paris. © Jacques Torregano pour Jeune Afrique

La situation se complique pour Michaëlle Jean, la secrétaire générale de l’OIF, qui brigue un second mandat. En marge du sommet conjoint Cedeao-CEEAC, le 30 juillet à Lomé, plusieurs chefs d’État d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale ont, lors d’une réunion informelle, redit leur intention – déjà affirmée au sommet de l’UA à Nouakchott, fin juin – de voir Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, succéder à la Canadienne d’origine haïtienne.

D’après plusieurs sources haut placées au sein des délégations présentes, une demi-douzaine de dirigeants (parmi lesquels Faure Gnassingbé, Idriss Déby Itno et Denis Sassou Nguesso) se sont accordés pour proposer à Ottawa de retirer la candidature de Michaëlle Jean avant le sommet d’Erevan, en octobre, où aura lieu le vote. En échange, les Africains pourraient soutenir une candidature canadienne à un poste de membre non-permanent au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, en 2020.


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Dans le camp de l’actuelle secrétaire générale de l’OIF, on maintient pourtant qu’un retrait de candidature n’est pas envisagé. « Nous irons jusqu’au bout de la campagne », assure Jean-Louis Atangana, son directeur de cabinet. Alors que Louise Mushikiwabo fait campagne depuis un mois auprès des chefs d’État du continent – elle était encore à Libreville le 31 juillet pour y rencontrer le président gabonais Ali Bongo Ondimba -, Michaëlle Jean a, quant à elle, séjourné au Tchad les 31 juillet et 1er août.

Elle s’est entretenue avec le président Idriss Déby Itno et a également rencontré le ministre des Affaires étrangères tchadien, Mahamat Zene Cherif. Une rencontre « prévue depuis deux ans », précise Jean-Louis Atangana, mais « repoussée à deux reprises pour cause d’agenda diplomatique chargé ». « Ce n’est pas une visite de campagne, ajoute-il : Michaëlle Jean a pris des engagements envers les différents présidents du continent et a donc pour mission de rendre des comptes sur son bilan. » Aucune autre rencontre avec un président africain n’est pour l’instant à l’ordre du jour, selon l’entourage de la secrétaire générale de l’OIF.