
Cécile Kyenge, cheffe de la mission d'observation de l'UE au Mali. © GIANNI CIPRIANO/NYT-REDUX-REA
L’ancienne ministre italienne de l’Intégration est à la tête de la mission d’observation que l’Union européenne envoie au Mali à l’occasion de la présidentielle du 29 juillet.
- Du Katanga à Rome
Elle naît en 1964, à Kambove, au Katanga, et grandit au sein d’une fratrie de trente-huit enfants. À 18 ans, elle quitte la RD Congo pour aller faire des études de médecine à Rome, grâce à une bourse du Vatican.
- Ophtalmo
En raison de problèmes administratifs, elle ne touchera pas cette bourse. Pour financer ses études, elle travaille alors à l’université catholique du Sacré-Cœur, puis à celle de Modène, en Émilie-Romagne, où elle se spécialise en ophtalmologie.
- Militante
Dès la fin de ses études, elle s’engage dans plusieurs associations de défense des droits des immigrés. Et coordonne la « Journée sans immigrés », qui, chaque 1er mars, vise à montrer l’impact positif de leur présence sur l’économie.
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- Politicienne
Italienne depuis son mariage en 1994, elle se lance en politique une dizaine d’années plus tard. Élue conseillère municipale de Modène sous les couleurs des Démocrates de gauche (DS) – aujourd’hui Parti démocrate (PD) –, elle entre en 2009 au conseil provincial, puis devient députée en février 2013.
- « Orang-Outan »
Lorsqu’Enrico Letta la nomme ministre de l’Intégration deux mois plus tard, elle devient la première Noire à accéder à une responsabilité gouvernementale en Italie. Insultes racistes (« orang-outan », « négresse »), jets de bananes, appels au viol, menaces de mort… Les réactions de l’extrême droite sont si violentes qu’elle doit vivre sous la protection de gardes du corps.
- Droit du sol
L’un de ses combats est l’instauration du droit du sol en Italie. Mais le projet de loi supprimant le droit du sang, adopté par le Parlement, est enterré par le Sénat en décembre 2017. L’adoption de cette loi, qui aurait accordé la nationalité italienne à quelque 800 000 enfants nés dans la péninsule, a suscité de vifs débats dans le pays.
- Eurodéputée
Élue député européen en mai 2014, elle dénonce l’inaction des États face aux naufrages de bateaux de migrants en Méditerranée.
- Observatrice
Habituée des missions d’observation des élections sur le continent africain, elle a dirigé la mission de l’UE au Burkina en 2015 et, un an plus tard, a été membre observateur de la délégation que le Parlement européen a envoyé au Gabon pour suivre l’élection présidentielle.
- Sans gants
Connue pour son franc-parler dans ses tweets et ses tribunes – notamment dans Jeune Afrique –, elle a dénoncé « un manque de transparence dans la gestion du processus électoral » au Gabon en 2016. Lors d’un discours au Parlement européen, ce 3 juillet, elle a exhorté l’organisation à « accompagner les citoyens républicains et patriotes de la RD Congo dans leur lutte pour restaurer l’État de droit, à travers des élections libres et crédibles, sans Kabila ».
- Inquiète
À l’occasion de la présidentielle malienne du 29 juillet, les 80 observateurs de l’UE, dont elle coordonnera le travail, se déplaceront dans l’ouest et le sud du pays, où se trouve le plus grand réservoir d’électeurs, le centre et le Nord étant en proie à des conflits intercommunautaires et à des attaques de groupes jihadistes.
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