Dans ce dossier
Aliou Sall-Frank Timis : l’affaire qui secoue la présidence sénégalaise
En 2015, Ouagadougou avait suspendu son permis d’exportation, arguant que sa société Pan African Burkina, filiale de Pan African Minerals, n’avait montré aucune volonté ni de capacité d’exécuter ses obligations, notamment la réalisation d’infrastructures routières et de la ligne ferrée Kaya-Tambao prévues pour évacuer le minerai.
Dans une lettre adressée au ministre des Mines d’alors, l’homme d’affaires s’était défendu en accusant l’État d’avoir torpillé ses efforts par le refus d’envoyer un représentant du ministère pour superviser les opérations de pesée du minerai, et par la suspension au premier trimestre 2015 de son autorisation d’exporter et d’exploiter.
Procédure en cours
Si le milliardaire australo-roumain voit lui échapper ce gisement de manganèse estimé à 55 millions de tonnes, il n’entend pas repartir les mains vides et mise sur le dédommagement que peuvent encore lui accorder les juges. La décision devrait être rendue par les juges de la CCI en fin d’année. Le groupe de Frank Timis indique avoir investi plus de 150 millions de dollars (129 millions d’euros) dans le projet et réclame à son partenaire burkinabè une compensation estimée à 4 milliards de dollars. Il met notamment en avant un préjudice d’un montant de 380 millions de dollars du fait de la perte de contrats de vente.
Conforté par le jugement de la cour arbitrale, le ministre des Mines, Oumarou Idani, attend sereinement l’épilogue de cette affaire, dans laquelle le Faso est conseillé par un trio de cabinets d’avocats : SCPA Kam & Somé, le cabinet Grossmann et Clay Arbitration Office. Partisan de la fermeté envers la junior, M. Idani n’a jamais fait mystère de son intention de trouver un nouveau repreneur au projet de Tambao. « Le Burkina va résilier le contrat avec le groupe de Frank Timis », avait-il prévenu en avril. D’après nos informations, des investisseurs chinois et indiens auraient d’ores et déjà manifesté leur intérêt.