
Des Marocains manifestent à Casablanca, le 23 août 2017, contre le harcèlement sexuel à la suite de l'agression d'une femme dans un bus. © STRINGER/AFP
Fin août 2017, au Maroc, une vidéo insoutenable d’agression sexuelle agite le web.
Six adolescents, âgés de 15 à 17 ans, agressent physiquement et sexuellement une jeune femme dans un bus à Casablanca. La victime, 24 ans, est atteinte de déficience mentale. Aucun passager ne vole à son secours, encore moins l’auteur de la vidéo. Les internautes sont révulsés. Au lieu d’aller à la plage, des centaines d’entre eux organisent un sit-in dans la capitale économique pour dénoncer le harcèlement sexuel dans l’espace public.
L’ampleur de la mobilisation est telle que la compagnie de bus finit par réagir en mettant en place une cellule de crise. Les faits ont eu lieu trois mois auparavant. Sans internet, la compagnie n’aurait donc pas été alertée. Les auteurs de l’agression sont identifiés et arrêtés quelques jours plus tard. Mais le cauchemar n’est pas fini. D’autres images montrent des tentatives de viol, en public, sur d’autres jeunes filles. Leur partage en masse sur les réseaux sociaux a souvent permis l’identification des agresseurs et conduit à l’ouverture d’enquêtes.
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