
Dans une rue de Casablanca, en 2012. © Hassan Ouazzani pour Jeune Afrique
Aujourd’hui encore, difficile de savoir s’il s’agissait d’une psychose ou d’un danger bien réel.
En 2014, le phénomène Tcharmil crée l’effroi à Casablanca. Des bandes sèment la terreur dans les rues à coups de couteaux bien aiguisés, qui rappellent ceux utilisés par des chefs ou bouchers marocains pour préparer une tcharmila (marinade à base d’herbes finement coupées pour accompagner des brochettes de viande).
Les bandes vivent de larcins quotidiens – vols à l’arraché, agressions… –, fanfaronnent sur internet, où elles exposent leur arsenal et leur butin. Des « influenceurs » web se lancent dans des dissertations sur ce Maroc à deux vitesses qui pousserait les plus précaires au crime. Sur Facebook, une page intitulée « Marche contre l’insécurité ambiante à Casa » rassemble plus de 23 000 personnes. Plus suspicieux, d’autres internautes crient au complot : le phénomène Tcharmil serait largement exagéré afin de perturber le développement de la capitale économique et d’imposer une politique sécuritaire plus autoritaire. En attendant, les forces de l’ordre procèdent à des centaines d’arrestations.
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