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Maroc : sous les claviers, la plage
Dès les premières manifestations tunisiennes, des étudiants et de jeunes militants utilisent Facebook pour débattre, s’informer et appeler à descendre dans la rue. Leur revendication : une réforme profonde de l’État et de la société. Le 14 janvier 2011, jour où Ben Ali renonce au pouvoir en Tunisie, un groupe Facebook créé par deux étudiants de Meknès dépasse les 6 000 abonnés. Ils réclament un « dialogue libre avec le roi, pour la démocratie ».
« La “fièvre” Facebook de 2011 – qui perdure encore aujourd’hui au Maroc – est représentative d’une relance générale de la critique sociale portée par des militants et des organisations politiques au sein de la société », écrit Montassir Sakhi, anthropologue, dans l’article « Le mouvement du 20-Février, une révolte virtuelle ? », paru dans la revue Le Maroc au présent (Centre Jacques-Berque). Contrairement aux pouvoirs égyptien ou tunisien, l’État marocain n’interdit pas l’accès à Facebook – comme pour mieux prendre le pouls de la contestation. Le réseau lui sert aussi à diffuser un contre-discours sur « l’exception marocaine ». Depuis, le Mouvement du 20-Février est terminé, mais les réseaux sociaux sont bien au cœur de la contestation.