Dans ce dossier
Côte d’Ivoire : deuxième souffle
Jeune Afrique : Le Plateau peut-il selon vous retrouver son lustre d’antan ?
Stéphane Affro : On peut l’espérer. Le Plateau ne doit pas devenir le témoignage d’espoirs de modernité perdus. Son lent déclin vient des crises successives [subies par le pays] qui ont laissé des infrastructures urbaines obsolètes et un parc immobilier vétuste.
Le plan de rénovation en cours témoigne de la volonté des pouvoirs publics de donner un nouveau visage à cette commune symbole. Et sans cohérence dans l’action publique, rendre son lustre au Plateau restera un vœu pieux.
En tant qu’architecte, comment voyez-vous le Plateau de demain ?
Transformé autour de trois projets structurants. La rénovation de la cité administrative va lui rendre sa modernité. Le train urbain va modifier les flux de transport qui l’irriguent.
L’aménagement de la baie de Cocody va lui redonner une âme. Ces trois pôles amélioreront l’attractivité de tout l’espace urbain. À condition que la puissance publique conçoive les mécanismes d’accompagnement qui assureront de justes retours aux investisseurs privés.
>>> A LIRE – Côte d’Ivoire : les acteurs du réaménagement de la Baie de Cocody se veulent rassurants
Que pensez-vous du projet de « Plateau bis » en périphérie d’Abidjan ?
Ce n’est pas nécessaire. Il suffit de résoudre le problème d’engorgement du Plateau, utilisé comme hub urbain entre les bassins résidentiels de Yopougon et d’Abobo, d’une part, et le bassin d’emploi de Vridi, de l’autre. Les infrastructures à venir doivent les relier en contournant le Plateau. L’arrivée prochaine du train urbain devrait résoudre en partie ce problème.