Burkina Faso : Simon Compaoré, toujours prêt

Au Burkina, l’ex-maire de Ouagadougou est aussi populaire que controversé. Surtout depuis qu’il s’est rendu en pleine nuit, armé d’une kalachnikov, chez un député qui avait claqué la porte de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), « afin de le protéger », avait-il alors assuré.

Simon Compaoré, l’ancien maire de Ouagadougou. © SOPHIE GARCIA POUR J.A.

Simon Compaoré, l’ancien maire de Ouagadougou. © SOPHIE GARCIA POUR J.A.

Publié le 9 mai 2018 Lecture : 2 minutes.

Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso, le 3 septembre 2015 à Paris. © Vincent Fournier/Jeune Afrique
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Burkina Faso : sur tous les fronts

Alors que le pays semble avoir digéré sa révolution, le président Kaboré dispose encore de deux ans pour accélérer le rythme des réformes économiques et tenter de mettre un terme à la menace terroriste.

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Nommé fin janvier ministre d’État auprès de Kaboré, Simon Compaoré, également président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, au pouvoir), assure aider le chef de l’État à mettre en place son programme afin d’obtenir un plébiscite en 2020. Âgé de 65 ans, il a été de tous les combats politiques des trente dernières années au Burkina.

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Clandestinité et communisme

Comme nombre d’étudiants africains formés en France, ce diplômé en économie de l’université de Dijon s’engage tôt en politique. Il passe par l’Association des étudiants voltaïques en France (actuelle Union générale des étudiants burkinabè), véritable pépinière de dirigeants, puis entre dans la clandestinité au sein de l’Union des luttes communistes reconstruites (ULCR).

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C’est à cette époque qu’il se rapproche de Kaboré, de Basile Guissou, promu ministre des Affaires étrangères sous la révolution, et du politologue Jean Marc Palm, nommé récemment à la tête du Haut Conseil du dialogue social.

Alors que le mouvement estudiantin peine à s’accorder sur la stratégie à adopter pour le développement de la Haute-Volta, tiraillé entre le Parti communiste révolutionnaire voltaïque (PCRV) et l’ULCR, le coup d’État d’août 1983 de Thomas Sankara marque un tournant décisif dans la carrière de Simon Compaoré. Promu directeur de cabinet de Blaise Compaoré, alors numéro deux du Conseil national de la révolution, il supervise les Comités de défense de la révolution (CDR), dont le zèle et les exactions ont entaché la révolution.

Il fallait éviter une catastrophe au Burkina

« Cela m’a permis d’avoir une plus ample affinité avec le président Compaoré », affirme l’ex-secrétaire général du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). « Dans le sérail politique, Simon Compaoré est original. Attaché à Blaise, il fait néanmoins partie de ceux qui ont tout fait pour le dissuader de briguer un nouveau mandat après ses vingt-sept années de règne », commente Mélégué Maurice Traoré, ancien président de l’Assemblée nationale. Un désaveu que Simon – comme l’appellent ses concitoyens – assimile à du courage : « Il fallait éviter une catastrophe au Burkina », insiste-t-il.

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