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Crise du golfe : Qatar-Arabie saoudite, la guerre fraticide
Pour les ennemis intimes de Tamim, l’accession de celui-ci au pouvoir après le retrait de son père, en 2013, n’aurait été qu’une façade érigée pour sauver les apparences d’un émirat dont les ambitieux projets politiques battaient de l’aile. L’« émir-père » Hamad tiendrait, avec son épouse favorite Mozah et son inséparable et puissant cousin Hamad Ibn Jassem, la réalité du pouvoir.
« C’est un faux procès, commente le politologue Joseph Bahout. Tamim n’est ni sous la tutelle de son père ni totalement indépendant. Lui ayant laissé le pouvoir et restant très puissant, il est normal qu’il le “mentorise” un moment pour l’installer aux affaires. Et sur les questions stratégiques, les décisions doivent être prises conjointement. Mais Tamim s’autonomise progressivement. »
Un schéma qui tranche avec ce que l’on voit de la relation entre le roi Salman d’Arabie et son fils, qui semble avoir carte blanche dans tous les domaines. Et pour cause : à 66 ans, Hamad du Qatar peut prendre son temps pour accompagner Tamim. À 82 ans, malade, le roi d’Arabie doit aller vite pour que son fils se mette en selle.