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France-Maghreb : quand Macron veut tout changer
Emmanuel Macron, 40 ans, n’en finit plus de nous surprendre. Au Maghreb, comme ailleurs en Afrique, son style décomplexé et parfois transgressif séduit tout autant qu’il déroute.
Un selfie avec Béji Caïd Essebsi (BCE), une visite dans les souks de Tunis, une franchise inédite qui s’exprime à Alger comme à Rabat, surtout quand il reconnaît, fait rare, les errements de la France à propos de la colonisation ou des ratés de l’intégration des immigrés : le nouveau président français dépoussière les codes surannés de la diplomatie hexagonale. Et a d’ores et déjà conquis les cœurs.
Il est presque aussi populaire qu’un Jacques Chirac, et bien plus que Nicolas Sarkozy ou François Hollande. Auprès des dirigeants du Maghreb central aussi. Les relations avec Mohammed VI, Abdelaziz Bouteflika ou BCE sont au beau fixe. Mieux, il a réussi, pour l’instant, à se tenir à égale distance de l’Algérie et du Maroc, quand ses prédécesseurs, eux, donnaient l’impression de pencher d’un côté ou de l’autre, vers le royaume chérifien pour Chirac et Sarkozy, vers El-Djazaïr pour Hollande.
Une nouvelle vision diplomatique
Indéniablement, il apporte un vent de fraîcheur et une nouvelle vision des relations que l’ancienne puissance coloniale doit entretenir avec le continent, au nord comme au sud du Sahara. Diplomatie, économie, coopération, culture… Le jeune président français veut tout changer. Comment ? Avec qui ? En s’appuyant sur quels atouts ? Qu’en pensent les Tunisiens, les Marocains et les Algériens ? Revue de détail.