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Côte d’Ivoire : Sékou Touré, le chef d’état-major qui veut réformer l’armée
Les 5 et 9 janvier, Bouaké a encore donné des sueurs froides à l’état-major ivoirien. Pas de revendication pécuniaire cette fois-ci : les turbulents militaires du troisième bataillon d’infanterie ont obtenu la tête d’Amoudé Traoré, muté à Abidjan.a
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L’homme était bien connu dans la deuxième ville du pays. Pendant la rébellion, il y était stationné, sous les ordres du commandant de zone Chérif Ousmane. Démobilisé en 2011, il y est rappelé après les mutineries de 2014.
« Espionner » les militaires
Hamed Bakayoko lui confie alors une mission de renseignement au sein du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO) de Bouaké. Toujours en civil, il est selon plusieurs sources chargé d’espionner les militaires, notamment après les soulèvements de janvier et mai 2017.
Amoudé Traoré travaille alors directement sous la direction de Hamed Bakayoko, ministre de l’Intérieur devenu ministre de la Défense, au côté duquel il s’affiche sur les réseaux sociaux.
Ce dernier est en effet considéré comme le vrai patron du CCDO, depuis la création de cette unité en 2013. Composée de gendarmes, de policiers et de militaires, elle dépend néanmoins théoriquement du Conseil national de sécurité, présidé par le chef de l’État, échappant ainsi totalement au contrôle de l’état-major.