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Tunisie : où en est l’Instance Vérité et Dignité ?
Le 19 mai 2017, le neveu de Leïla Ben Ali, Imed Trabelsi, qui cumule cent huit ans de prison pour malversations diverses, apparaît sur l’écran lors d’une audition publique de l’Instance Vérité et Dignité (IVD). Pour la première fois, une figure de l’ancien régime témoigne en public. Durant une heure et demie, il décrit le système de corruption sous Ben Ali.
À la stupeur générale, il dévoile des pratiques douanières frauduleuses, donne des noms et le montant des pots-de-vin. Seulement voilà, ce témoignage, enregistré à la prison de la Mornaguia (Tunis), a été amputé d’une heure lors du montage. Le pôle judiciaire financier au tribunal de Tunis a ouvert une instruction pour examiner ces révélations et réclamé à l’IVD la totalité de l’enregistrement, mais « l’instance s’y refuse », selon Lilia Bouguira, alors membre de l’IVD.
Imed Trabelsi, 43 ans, s’est plié aux procédures de justice transitionnelle. Pour l’IVD, les peines auxquelles il a été condamné sont annulées, et son dossier est clos. Il pourra être libéré une fois qu’il se sera acquitté d’une amende que doit fixer le chargé du contentieux de l’État.