Qui aurait cru que les Zimbabwéens choisiraient en 2018 le successeur de Robert Mugabe ? Sous la contrainte, « Bob », 93 ans dont 37 au pouvoir, a annoncé sa démission le 21 novembre 2017. Mais après l’intérim d’Emmerson Mnangagwa, la prochaine élection présidentielle sera-t-elle libre et transparente ? Rien ne permet de l’affirmer.
Au Cameroun, Paul Biya, 84 ans, devrait quant à lui rempiler en octobre. Comme à son habitude, le locataire longue durée du palais d’Etoudi (depuis 1982) n’annoncera sa candidature qu’au dernier moment. Mais face à une opposition qui peine à s’unir et dans un pays quadrillé par le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), il est l’immense favori. Un nouveau mandat lui permettrait de battre le record au pouvoir de Mugabe dès 2019.
Élu en 2013 au Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, lui, ne réclame qu’un second mandat. Et est bien placé pour l’obtenir en juillet, même si beaucoup lui reprochent de ne pas avoir réglé laquestion du Nord.
Reste le colossal chantier des élections présidentielles, législatives, provinciales et locales en RD Congo, prévues le 23 décembre. Selon la loi, Joseph Kabila ne peut briguer un nouveau mandat. Après déjà moult reports, le scrutin peut-il encore être repoussé ? L’année 2018 promet d’être tout sauf un long fleuve tranquille.

© Infographie : Camille Chauvin / Jeune Afrique