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Printemps arabes : que reste-t-il du vent révolutionnaire de 2011 ?
Le 7 décembre, l’agence Sigma Conseil présentait à Tunis les résultats d’une enquête d’opinion éclairante intitulée « Enseignements de sept ans de la révolution tunisienne ».
La perception des événements de 2011 et de leurs suites est pessimiste. Pour 8 % des sondés considérant que la révolution a globalement réussi, 51 % estiment qu’elle a échoué. Et ils sont 80 % à penser que la situation est pire, même « bien pire » qu’à la veille des événements. Leur impact est vu comme négatif sur la situation économique (90 %) comme sur la situation sociale (79 %).
Une « victoire personnelle » pour 23 % des sondés
Mais entre ces chiffres préoccupants, il y a des signes d’espoir et d’optimisme. Ainsi, les sondés considèrent que les principaux gains sont la liberté d’expression et la démocratie. Et, si 44 % des Tunisiens considèrent la révolution comme une « perte personnelle », ils sont 23 % à la voir au contraire comme une « victoire personnelle ». À chacune des questions posées apparaît ainsi un groupe de 15 % à 25 % de sondés qui restent positifs dans leur perception de la révolution.
« Ces 20 % vont sauver les 80 % de leurs concitoyens », commente Hassen Zargouni, président de Sigma, pour qui il existe une vraie exception tunisienne héritée d’une histoire ouverte plus précocement qu’ailleurs aux idées et influences européennes. « Si la révolution tunisienne a inspiré ses voisins, son expérience n’est pas transposable », estime-t-il.