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Maroc : retour sur le bras-de-fer entre Benkirane et El Othmani pour la direction du PJD
Et, quand elle est adressée au principal intéressé, celui-ci vous sert une de ces réponses sibyllines dont il a le secret. « Ma mission au sein du parti a pris fin sur décision du conseil national. Quant à l’avenir, seul Dieu le connaît. » Avant d’enchaîner avec un verset coranique. Le congrès du 9 décembre pourrait néanmoins être déterminant pour l’avenir du secrétaire général sortant. Il peut choisir, comme son prédécesseur (et aussi successeur), de briguer la présidence du conseil national, un poste qui lui conférerait le statut de numéro deux du PJD.
Une ambition largement à sa portée à en juger par les déclarations de ses détracteurs d’hier, qui le caressent désormais dans le sens du poil. Ils répètent à qui veut les entendre que « Benkirane restera un zaïm et aura toujours une place prépondérante au sein du parti ».
Refus de la rétrogradation
Sauf qu’il n’est pas certain que le secrétaire général sortant soit intéressé par une telle rétrogradation. À preuve, moins d’un mois après son éjection du poste de chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane avait renoncé à son mandat de député, refusant de se retrouver réduit au simple rang de membre d’une Chambre des représentants où il avait l’habitude de faire son entrée en conquérant.
« Mais, au-delà de la future position de Benkirane, le personnage restera très influent, que ce soit au sein même du parti ou dans le champ politique en général, estime le politologue Mohamed Tozy. Comprenez : ce tribun politique exceptionnel peut se révéler encore plus imprévisible une fois délesté de toute responsabilité.