Dans ce dossier
Quel est l’état de santé de nos chefs d’État ?
Maputo, juillet 2003. En plein sommet de l’Union africaine, Idriss Déby Itno (IDI) quitte précipitamment la salle de conférences. Après quelques heures de vol, son avion se pose à N’Djamena. Mais le chef de l’État n’en descend pas. C’est le Premier ministre, Moussa Faki Mahamat, qui monte à bord. L’avion remet les gaz pour Paris où le chef de l’État est admis à l’Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine. Les rumeurs les plus folles circulent pendant plusieurs jours.
Quelques mois plus tard, IDI révèle dans une interview à Jeune Afrique qu’il souffre d’une colopathie, conséquence d’une mauvaise alimentation du temps où il combattait les forces libyennes dans le désert tchadien. « J’ai eu un malaise dû à une hausse subite de ma tension artérielle, qui est montée jusqu’à 22. Pour ne rien vous cacher, j’ai souffert, au cours des années 1970 et 1980, de problèmes d’amibes, qui sont des parasites du tube digestif… »
Le chef d’État de 65 ans s’est imposé une hygiène de vie plus saine : beaucoup moins de cigarettes et presque plus d’alcool
Depuis cet épisode, la santé du président est suivie avec plus d’attention. Il séjourne régulièrement à l’hôpital américain, où il consulte notamment le Dr Jean-Louis Pailler, spécialiste de chirurgie endocrinienne et digestive.
Siestes et heures de repas régulières, beaucoup moins de cigarettes et presque plus d’alcool : le chef d’État de 65 ans s’est imposé une hygiène de vie plus saine. Un peu moins alerte physiquement, l’ex-jeune colonel maquisard s’appuie sur une canne quand il doit se tenir debout longtemps.
Le pilote qui aimait s’installer aux commandes d’un Transall ou encore prendre le volant de son 4×4 et semer son cortège ne vole ni ne conduit plus. « Le médecin lui a conseillé d’arrêter », confie un de ses proches.