
Le président Abdelaziz Bouteflika à Alger le 4 mai 2017. © RYAD KRAMDI/AFP
Certains courent, d’autres nagent, tous ou presque font des visites médicales régulières. Mais quels que soient leur âge et leur forme, les présidents africains répugnent à dévoiler leur état de santé. Jeune Afrique vous propose un check up continental de ceux qui nous gouvernent.
Les trois plans larges successifs permettent à peine de distinguer le chef de l’État, assis au bout de l’immense table ronde. Pour ce premier Conseil des ministres de l’année, qui n’a eu lieu qu’en juin, aucun plan serré d’Abdelaziz Bouteflika n’a cette fois été autorisé. Le commentateur lit les mots que le président algérien, 80 ans, aurait adressés à ses ministres.
La dernière communication officielle sur la santé du dirigeant, en avril 2013, indiquait qu’il avait fait un « accident ischémique transitoire sans séquelles »
La dernière communication officielle sur la santé du dirigeant date d’avril 2013. Lapidaire, le document indiquait qu’il avait fait un « accident ischémique transitoire sans séquelles ». Ce qui, à en croire les autorités, « n’occasionnait aucune inquiétude ». Il venait d’être admis à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris pour, en réalité, un accident vasculaire cérébral.
Depuis, seules de rares apparitions, minutieusement mises en scène, montrent un homme en fauteuil roulant dont la santé ne s’est visiblement pas améliorée. Presque aphone, il utilise un discret micro qui amplifie sa voix.
La résidence présidentielle de Zeralda a été transformée en un véritable bunker médicalisé
Le sujet constitue le secret le mieux gardé d’Algérie. La vie du dirigeant se déroule à huis clos, dans la résidence présidentielle de Zeralda, transformée en un véritable bunker médicalisé. Il lui arrive encore de se rendre en Suisse ou en France pour un check-up. En particulier à la clinique d’Alembert, à Grenoble, où officie désormais son cardiologue Jacques Monségu, depuis la fermeture du Val-de-Grâce.
Au fil des ans, son entourage s’est mué en cénacle opaque. Outre ses médecins, dont le professeur Messaoud Zitouni (spécialiste en oncologie et médecin traitant du président depuis son ulcère hémorragique de novembre 2005), seuls sa sœur, Zhor, et ses deux frères, Nasser et Saïd, accèdent aujourd’hui à sa chambre.
La première assume les fonctions d’intendante, de cuisinière et d’aide-soignante ; le deuxième demeure son conseiller de l’ombre et le dernier sert désormais d’interface incontournable entre le président et le gouvernement.
Le silence qui entoure la santé du dirigeant et la place centrale qu’occupe aujourd’hui son frère Saïd ne font qu’accentuer les rumeurs sur la capacité d’Abdelaziz Bouteflika à conduire les affaires de l’État.
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