
Le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, au Palais de l'Élysée pour la préparation de la COP21, à Paris, le 10 novembre 2015. © Francois Mori/AP/SIPA
Tous les samedis, ils convergent vers le parvis des Droits-de-l’Homme, sur la place parisienne du Trocadéro, d’où part leur marche contre le pouvoir gabonais.
À l’exemple du carrefour Rio, haut lieu historique des manifestations de l’opposition à Libreville, le Trocadéro est devenu le rendez-vous des contempteurs d’Ali Bongo Ondimba. Ils se rassemblent vêtus et grimés aux couleurs du drapeau national, chantent des slogans hostiles au régime dans un joyeux désordre, avant de s’ébranler vers l’ambassade de leur pays jouxtant le parc du Ranelagh, à quelques encablures de là.
Avec une persévérance remarquable, les activistes de la diaspora manifestent depuis plus de neuf mois. Ils cèdent parfois à la violence, poursuivent à l’occasion l’ambassadeur lorsque ce dernier a le malheur de croiser leur chemin, harcèlent les ministres et les directeurs généraux de passage en France… Les militants de la communauté gabonaise de France essaient également de mettre la pression sur les autorités françaises.
Il n’y aura au Gabon ni vainqueur ni vaincu
Le 21 septembre dernier, ils s’étaient invités dans la campagne pour la primaire de la droite et du centre, perturbant le meeting de Nicolas Sarkozy à Marcq-en‑Barœul (Nord). L’esplanade du Trocadéro est aussi un lieu de légitimation des leaders de la majorité ou de l’opposition séjournant dans la capitale française.
En avril dernier, Bruno Ben Moubamba, opposant récemment rallié à la majorité, est venu y prôner l’apaisement, rappelant devant un maigre public qu’« il n’y aura au Gabon ni vainqueur ni vaincu ». Jean Ping y est accueilli en « président élu », tandis que la relève ambitieuse, à l’instar d’Alexandre Barro Chambrier, vient y soigner son image dans la perspective des prochaines échéances.
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