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Algérie : quand le général Rachid Benyelles raconte le pouvoir
Lorsqu’il s’éloigne du pouvoir au début des années 1980, Bouteflika se rapproche de Benyelles, avec lequel il aime à partager confidences et analyses, ou à refaire l’histoire. La rupture entre les deux hommes date de 1998, quand l’ex-ministre des Affaires étrangères est adoubé par ces mêmes généraux avec lesquels il s’était brouillé en janvier 1994.
Pour Benyelles, l’élection de Bouteflika à la présidence marque le « début d’une ère nouvelle pour l’Algérie, celle d’un pouvoir archaïque et plus autocratique que jamais ». Depuis, le général n’a pas cessé de décocher des flèches assassines à l’endroit du chef de l’État, qu’il décrit même, dans une tribune publiée en novembre 2008 dans Le Monde, comme « velléitaire et d’une totale incompétence ».
Le temps n’atténuera pas la colère du vieux maquisard. En février 2014, alors que la candidature de Bouteflika à un quatrième mandat ne faisait plus de doute, en dépit de sa maladie, Benyelles signe un appel avec d’autres personnalités pour lui demander d’y renoncer. Aujourd’hui, à l’heure où l’on évoque la succession du président, le général à la retraite souhaite que ses pairs de l’armée ne refassent pas les mêmes erreurs en désignant un candidat du consensus au lieu de laisser les urnes en décider en toute transparence.