
À N’Djamena, en décembre 2016, des étudiants réclament plus de moyens pour l’enseignement. © Stephen Jaffe/IMF Staff Photo
Début janvier, le message d’Idriss Déby Itno à ses compatriotes a été très clair : « Nous allons nous serrer la ceinture ».
« Quand nous avons eu l’argent du pétrole, nous avons accordé des augmentations. À présent qu’il n’y a pas d’argent, nous devons accepter les efforts et les sacrifices… » Concrètement, l’État a déjà suspendu les bourses des étudiants et réduit drastiquement les avantages et primes des fonctionnaires (123 000 agents en 2015), dont les salaires sont devenus très difficiles à payer.
Une guerre qui coûte trop chère
Le Tchad qui, en plus de subir les conséquences de la chute du prix de l’or noir, doit financer sa guerre contre les terroristes de Boko Haram, vit déjà les dures réalités d’un ajustement budgétaire. Et cette situation pourrait persister.
Car, dans le cadre des résolutions du sommet de la Cemac qui s’est tenu en décembre 2016, la Facilité élargie de crédit (FEC) de trois ans – accordée par le FMI au pays depuis 2014, pour un modeste montant de 146 millions de dollars – pourrait être prolongée pour lui permettre d’accéder à un appui financier plus important.
Mais pour cela, le Tchad, dont les réserves de change sont quasiment épuisées, devra sans doute poursuivre sa cure d’austérité en réduisant davantage le train de vie de l’État et en remettant de l’ordre dans ses finances par une amélioration de la collecte des impôts et un élargissement de l’assiette fiscale.
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