La Cameroon Tea Estate envisage de se tourner vers le haut de gamme

Les plantations de thé connaissent un franc succès mais les méthodes d’exploitations doivent encore se moderniser pour atteindre un marché plus large.

L’usine de traitement du thé de la Cameroon Tea Estate, Djutitsa. © Fernand KUISSI/JA

L’usine de traitement du thé de la Cameroon Tea Estate, Djutitsa. © Fernand KUISSI/JA

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Publié le 22 février 2017 Lecture : 1 minute.

Place du 20 mai, de nuit dans la ville de Yaoundé, au Cameroun. © Photo de Renaud Van Der Meeren pour les Éditions du Jaguar
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Mieux vaut se munir d’un tout-terrain ou d’une moto pour gravir les pistes menant à la plantation de thé de Djutitsa, la plus ancienne dans cette région occidentale du Cameroun, à une heure et demie de route au nord de Bafoussam. Exploitées depuis 1979 par l’État via la Cameroon Development Corporation (CDC), les plantations de thé du pays ont été reprises en 2002 par la Cameroon Tea Estate, une société privée appartenant à l’industriel Baba Ahmadou Danpullo, dit Baba Danpullo, repreneur de la filière.

Véritable institution – qui peut, selon les besoins, employer jusqu’à 800 personnes –, Djutitsa fait partie du paysage des hautes collines de l’Ouest. Au propre comme au figuré. Perchée à 1 850 m d’altitude, la plantation s’étend sur 1 660 ha, dont plus d’un tiers est recouvert de théiers. En 2015, elle a produit 1 169 tonnes de feuilles de thé, dont seuls 10% sont réservés au Cameroun, le reste étant exporté vers le Tchad ou le Soudan.

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Séduire au delà du continent

Cueillies et traitées sur place à Djutitsa, puis conditionnées dans la plantation plus moderne et plus vaste de Ndawara, à une quarantaine de kilomètres de là, les petites feuilles à infuser sont surtout destinées à un marché régional de milieu de gamme, délaissé par le concurrent kényan. Le thé de Djutitsa, qui fut un temps vendu en petite quantité à Londres et à Paris, a difficilement les moyens d’attaquer des segments plus rémunérateurs et plus lointains, surtout depuis que le conflit avec Boko Haram a rendu difficile la route qui rejoint le Nord-Est camerounais.

Pour trouver sa place dans le haut de gamme, « nous devrions adopter, comme le Rwanda et le Kenya, une méthode de cueillette plus sélective, à la main et non plus au sécateur, reconnaît le directeur de la plantation. Un procédé coûteux en main-d’œuvre et peu adapté aux grandes exploitations ».

Ici, au cœur des terres ancestrales de l’Ouest, les changements peuvent prendre du temps. Qu’importe : Baba Danpullo possède officiellement la concession jusqu’en 2072.

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