
Au salon du chocolat, à Paris, en 2015. © Jacques Brinon/AP/SIPA
Spécialisés dans la fabrication artisanale et les emballages personnalisés, trois jeunes entrepreneurs ont fait du chocolat leur affaire, de la fève à la tablette.
Axel Emmanuel, Yvan Patrick Akré et Mac Arthur Kouassi se souviendront longtemps de leur première participation au Salon du chocolat, fin octobre 2016, à Paris. Une nouvelle étape dans le développement de leur jeune entreprise, Instant Chocolat, alias Instant Choc. Et un voyage qu’ils ont pu financer en partie grâce au succès de la campagne lancée sur le site de crowdfunding KissKissBankBank, qui leur a permis de récolter près de 8 000 euros.
Champion de Côte d’Ivoire de chocolat-pâtisserie, vice-champion d’Afrique dans la catégorie chocolat-pâtisserie et jeune talent engagé de la Francophonie en 2014, superlauréat du prix Alassane-Ouattara du jeune entrepreneur émergent en 2015… Depuis sa création en 2014, la start-up spécialisée dans la fabrication de chocolat artisanal et d’emballages personnalisés a enchaîné les récompenses.
La volonté de démocratiser le chocolat
C’est Axel Emmanuel qui est à l’origine du projet. L’ancien banquier, titulaire d’un master en fiscalité, diplômé en droit public et sciences politiques, a décidé de tout plaquer pour devenir artisan chocolatier. Il commence dans la cuisine de sa mère, avant d’être rejoint par Yvan Akré, graphiste, et Mac Arthur Kouassi, publicitaire. Désireux de promouvoir le processus « bean-to-bar », de la fève à la tablette (« Nous sommes les premiers producteurs de cacao, pourquoi n’en irait-il pas de même pour le chocolat ? » disent-ils), le trio de tête d’Instant Choc veut aussi démocratiser le chocolat, qui est encore perçu en Côte d’Ivoire comme un produit de luxe.
Des créations variées
Axel Emmanuel fabrique des chocolats au gingembre, au coco, à la banane plantain, au baobab, au piment ou au poivre de Penja, des tablettes de chocolat noir sans sucre, etc. Dernière nouveauté, la fève de cacao séchée, torréfiée, caramélisée et enrobée de chocolat. Se réclamant chantre de « l’architecture gustative », l’artisan sculpte aussi des pièces artistiques en forme de masques Zaouli, de peignes afros, de tabourets ou encore de boîtes. Ses créations ont été exposées pour la première fois à Abidjan le 15 juillet. Mais elles sont déjà bien connues des habitués du showroom près de l’Allocodrome (à Cocody) comme des expos-ventes et des ateliers chocolat régulièrement organisés par la start-up à Abidjan.
Tout en restant adepte du travail artisanal, le trio de trentenaires cherche des investisseurs pour s’agrandir, car, avec 10 salariés et 5 tonnes de chocolat produites par an, la capacité de fabrication est désormais bien en deçà de la demande.
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