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Nigeria : « Happy recession, Mr President ! »
L’affaire n’a rien d’anecdotique : le Nigeria, qui veut redevenir le grenier de l’Afrique, est l’un des plus grands importateurs du monde de concentré de tomates, aliment incontournable de sa gastronomie. Mais, pour Dangote, qui a fait fortune dans le ciment, la tomate est loin de tenir ses promesses. L’usine, qui représente un investissement de 19 millions d’euros, a arrêté de tourner quelques semaines après sa mise en service – une maladie a provoqué une pénurie de tomates dans tout le pays – et ne devrait reprendre son activité qu’au mois de décembre.
Son avenir est en outre menacé par les mauvaises conditions économiques, à commencer par le manque de mesures protectionnistes face aux importations, essentiellement chinoises. « Si le gouvernement ne fait rien, il n’y a aucune chance que nous puissions payer les producteurs, qui ne font pas le poids [en matière de rendement] face aux Chinois. Le seul espoir est que le président prenne une initiative », a déclaré en octobre Sani Dangote, vice-président du groupe, cité par la presse nigériane.
Cette prise de position frise la menace de fermeture, ont estimé certains médias du pays, ce que le groupe a nié auprès de Jeune Afrique. Il faut dire que dans le même temps, Erisco Foods, premier producteur de concentré de tomates du pays, a annoncé dans une lettre ouverte, virulente à l’égard des autorités, la fermeture de son usine et le licenciement de 1 500 employés. Pis, son PDG, Eric Umeofia, entendrait délocaliser son activité… en Chine.