Madagascar : Toamasina, le premier port de commerce de l’île, se modernise

Les travaux de modernisation du premier port de commerce du pays vont être lancés l’an prochain. Avec le soutien de l’Agence japonaise de coopération internationale.

Face au terminal à conteneurs. © Juliette Robert

Face au terminal à conteneurs. © Juliette Robert

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Publié le 24 novembre 2016 Lecture : 3 minutes.

Vue du lac Anosy, à Tananarive, capitale de Madagascar. © Sascha Grabow/Wikimedia Commons
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Madagascar : nouveau départ ?

Près de trois ans après la fin de la crise politique et l’investiture du président Hery Rajaonarimampianina, Antananarivo aspire enfin à la stabilité et s’apprête à accueillir le XVIe sommet de la Francophonie, les 26 et 27 novembre.

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Cette fois, c’est promis, les travaux d’extension et de rénovation du port de Toamasina (ex-Tamatave, deuxième ville du pays), sur la côte Est, devraient commencer en 2017. L’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), qui soutient le projet depuis des années, s’est engagée au début de 2016 à débloquer 45 milliards de yens (environ 390 millions d’euros).

« L’accord définitif doit être peaufiné très prochainement avec les autorités malgaches. C’est une question de semaines, ensuite, ça ira vite. On va lancer les appels d’offres, et les travaux devraient commencer dès juillet 2017 », explique Christian Eddy Avellin, le directeur général de la Société du port à gestion autonome de Toamasina (Spat).

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Grands travaux !

Au programme : l’ajout de 474 m de linéaire de quai au terminal à conteneurs C4, la revalorisation des anciens quais (C1, C2, C3) et le prolongement du brise-lames de 345 m qui protège les ouvrages portuaires. Sans oublier les opérations de dragage, qui permettront de gagner en profondeur et d’accueillir des bâtiments à fort tirant d’eau. Selon le schéma directeur réactivé en 2014, après la crise, et qui court jusqu’en 2035, ces travaux multiplieront le trafic par cinq.

« Nous pourrons recevoir des navires de 16 m de tirant d’eau, et le plus long porte-conteneurs du monde, le Marco Polo, qui fait 396 m de long, pourra peut-être enfin décharger à Tamatave ! » se réjouit Christian Eddy Avellin. Une renaissance pour un port qui doit soutenir la concurrence de ses voisins mauricien et réunionnais.

C’est au XIXe siècle que Tamatave s’est imposé comme premier port commercial de l’île, au détriment de Mahajanga, à l’ouest, trop exposé à la piraterie. Étrange destin pour ce lieu qu’on surnommait autrefois « le tombeau des Européens », à cause de son accès difficile par voie de terre et de son ouverture sur un océan rempli de requins. En 1929, après d’importants travaux réalisés par un consortium franco-allemand, Tamatave devient le principal port en eau profonde permettant de décharger directement à terre marchandises et passagers.

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Il faudra attendre près de quatre-vingts ans pour que, en 2007, dans le sillage du développement du grand projet minier Ambatovy, soit lancé un nouveau plan d’extension et de modernisation, dont les travaux devraient donc commencer à la mi-2017.

« L’océan Indien représente un enjeu géostratégique majeur. La Chine et l’Inde l’utilisent de plus en plus pour le transport de marchandises et, notamment, d’hydrocarbures en provenance du golfe Persique. Tamatave veut aussi et surtout répondre aux attentes de l’économie malgache », argumente le directeur de la Spat.

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Au-delà de la modernisation du port, le ministère auprès de la présidence chargé des Projets présidentiels, de l’Aménagement du territoire et de l’Équipement (M2Pate) et les municipalités concernées travaillent sur le grand projet d’aménagement urbain Tatom (Tana-Toamasina), lequel, outre la révision des plans d’urbanisme, vise à consolider l’axe économique entre les deux villes en développant le réseau de transport, notamment avec l’extension de la route nationale 2.

Air Mada prête à redécoller

«Transporteur officiel du XVIe sommet de la Francophonie »… C’est l’occasion ou jamais pour la compagnie nationale malgache, si souvent décriée pour ses retards et ses grèves à répétition, de prouver qu’elle est sortie de la zone de turbulences. L’an dernier, Air Madagascar a renouvelé une partie de sa flotte, et, après l’acquisition d’un Boeing 737, la compagnie dispose aujourd’hui de 7 appareils.

Elle est devenue membre de l’Alliance Vanille, qui réunit 4 autres compagnies du Sud-Ouest de l’océan Indien (Air Mauritius, Air Seychelles, la comorienne Inter Îles Air et la réunionnaise Air Austral). Enfin, pour éponger ses dettes, d’environ 76 millions de dollars au début de 2016 (68,2 millions d’euros), la direction a engagé un plan de redressement, qui prévoit, entre autres, la suppression de 400 postes sur 1 400, mais qui devrait lui permettre de renouer avec la rentabilité.

Mi-juin, Air Madagascar a été retirée de la liste noire de l’Union européenne (UE) sur laquelle elle figurait depuis 2011. Elle est donc de nouveau autorisée à y faire voler et atterrir ses appareils dans les 28 pays de l’UE. Outre 14 villes de la Grande Île, elle dessert actuellement 13 destinations internationales.

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