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La place Jemaa-el-Fna et la mosquée de la Koutoubia, au coeur de la médina, près de laquelle se tiendra la conférence. © Studd/RHPL/Andia

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Société

Maroc – Adil El Koubbi : « Il faut aller plus loin dans l’utilisation du biogaz »

Interview de Adil El Koubbi, directeur technique du centre d’enfouissement d’Oum Azza, au Maroc.

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Par - envoyée spéciale
Mis à jour le 8 novembre 2016 à 15:51

Adil El Koubbi, sur le site d’Oum Azza. © M’hammed Kilito pour JA

Jeune Afrique : Quelle est l’originalité du site de Oum Azza ?

Adil El Koubbi : Elle tient à notre vision, axée sur la valorisation, avec un centre de tri qui traitera bientôt plus de la moitié des 2 000 tonnes de déchets reçues quotidiennement. Ensuite, à l’organisation en coopérative des anciens chiffonniers que nous employons, comme nous y obligeait notre cahier des charges. Le captage du biogaz fait aussi de nous la seule décharge du Maroc intégrée au Mécanisme de développement propre [MDP], avec la mise sur le marché d’unités de réduction de carbone. Cela nous a permis d’amortir nos investissements. À terme, 90 % des bénéfices iront aux communes que nous servons.

Quelles sont les perspectives du marché de la valorisation ?

Nous sommes en phase test dans le cadre d’un partenariat avec la société suisse Éléphant vert, productrice de fertilisants et de pesticides bio pour la formation de compost à partir des déchets verts. Lafarge vient aussi d’acquérir une parcelle près du centre. La société récupérera les « refus » du tri et, après un processus de bioséchage, les transformera en combustibles.

Qu’attendez-vous de la COP22 ?

J’aimerais que notre expérience serve d’exemple. Le plan national de gestion des déchets prévoit d’éradiquer les décharges sauvages et de recycler 20 % des ordures en 2020. Nous pouvons être un lieu d’expérimentation dans la recherche de pistes de valorisation. Nous devons aussi aller plus loin en matière de cogénération, c’est‑à-dire dans l’utilisation du biogaz pour produire de l’énergie. La loi est votée mais, faute de décret d’application, nous ne pouvons injecter l’électricité obtenue dans le réseau.