Dauphine à l’heure marocaine

À partir de décembre, l’université parisienne proposera ses formations initiales à Casablanca.

Le tissu des start-up se densifie à Casablanca, avec aujourd’hui 2 000 entreprises (ici, le Casablanca Technopark). © Hassan OUAZZANI Pour Jeune Afrique

Le tissu des start-up se densifie à Casablanca, avec aujourd’hui 2 000 entreprises (ici, le Casablanca Technopark). © Hassan OUAZZANI Pour Jeune Afrique

Rémy Darras © Francois Grivelet pour JA

Publié le 9 novembre 2016 Lecture : 2 minutes.

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Emploi et formation

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«C’était une demande pressante et ancienne de nos nombreux alumni marocains de voir débarquer Dauphine à Casablanca », assure, enthousiaste, Laurent Batsch. Le président de la prestigieuse Université Paris-Dauphine, spécialisée en économie, finance et gestion, présentait le 18 octobre dans la capitale économique marocaine ses premiers masters 2, qui débuteront en décembre.

C’est dans ses propres locaux, au sein du parc d’entreprises Technopark, que Paris-Dauphine dispensera des cours de gestion des systèmes d’information, de droit financier, de management immobilier, de management de la santé, de finance islamique (programme lancé en 2009 en France)…

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Des formations délocalisées de même valeur et d’un niveau d’exigence identique à celui de Paris. Vingt à trente étudiants composeront chaque promotion. « On ne sait pas encore si on accueillera des primo-étudiants venus décrocher un master professionnalisant, des élèves ayant déjà deux à trois ans d’expérience professionnelle ou des seniors voulant booster leur carrière », poursuit le président.

L’importance du background

Le recrutement se fera sur dossier après un entretien avec le responsable parisien de la formation. « La sélection sera fondée sur le background universitaire et professionnel. Il faudra que le cursus s’insère dans un projet professionnel cohérent, avec une forte implication personnelle. »

Le coût de la formation, à partir de 80 000 dirhams (7 300 euros environ), sera pris en charge par l’élève ou par une entreprise. N’ayant reçu aucune subvention française ni marocaine, le campus sera ainsi totalement autofinancé.

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Si le projet n’a pas rencontré de difficultés d’ordre pécuniaire, il a été plus délicat de constituer le corps professoral, qui comptera en proportions égales des universitaires et des professionnels, des Français et des Marocains.

Pour Paris-Dauphine, le Maroc n’est pas une terre inconnue. L’université française propose depuis 1992 un Master of Business Administration (MBA) international délocalisé à l’Institut des hautes études de management (HEM) en partenariat avec Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et une formation continue avec l’OCP. Après avoir ouvert un campus à Tunis en 2009 et un autre à Londres en 2014, Dauphine s’est installé à Madrid en septembre cette année.

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Paris-Dauphine poursuit sa logique d’internationalisation en misant beaucoup sur la valeur de sa marque. Avec un double objectif : aller chercher les très bons étudiants au-delà des frontières françaises pour les attirer à Paris et se rapprocher encore plus de ceux d’Afrique subsaharienne. « Nous voudrions que cette ouverture constitue un pas de plus pour notre développement en Afrique. Nous n’avons pas de visées particulières actuellement, mais nous avons beaucoup d’ambition », confirme le président.

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