
Sur un marché du centre de Lubumbashi, capitale de la province minière de l’ex-Katanga, un commerçant vend des souvenirs en malachite. © Gwenn Dubourthoumieu/JA
La Constitution prévoyait le redécoupage des provinces. C’est chose faite depuis un an. Elles attendent maintenant de disposer de moyens financiers.
Elle était pour le moins attendue. Inscrite dans la Constitution de 2006, la réforme territoriale qui prévoyait le passage de onze à vingt-six provinces a finalement été mise en œuvre, dans la précipitation, en 2015. Un calendrier qui a provoqué des suspicions. Beaucoup ont en effet craint que le gouvernement cherche, notamment par ce moyen, à contrecarrer l’influence de l’ex-homme fort du Katanga, Moïse Katumbi, passé dans l’opposition.
Et ce fut bien l’une des conséquences de ce démembrement. Le pouvoir central a pu reprendre le contrôle de quinze des vingt nouvelles provinces. Dans l’ex-Katanga, les autorités des quatre entités issues du découpage élues avec le soutien de Kinshasa sont unanimement hostiles à Katumbi, qui a pourtant été leur gouverneur élu pendant une décennie… Mais ça n’a pas été le seul effet.
Une meilleure gouvernance
Partout sur le territoire des villes sont devenues chefs-lieux de ces nouvelles provinces et hébergent des gouverneurs et des gouvernements provinciaux. De quoi redonner espoir à la population, qui espère que ses élus, désormais plus proches d’elle, seront davantage à l’écoute de ses problèmes, comme c’est déjà le cas à Kolwezi. Seront-ils déçus ?
L’expérience montre qu’il vaut mieux rester prudent. L’autonomie de certaines provinces, relativement riches et constituées de longue date, comme le Bas-Congo – renommé Kongo central – ne leur a jusqu’ici guère bénéficié.
Davantage qu’une décentralisation, qui suppose de conférer moyens et liberté aux nouvelles entités, c’est une déconcentration que Kinshasa a mise en œuvre : le gouvernement central conserve un contrôle étroit sur les provinces et refuse toujours de leur rétrocéder les 40 % des recettes fiscales qui devraient leur revenir. Cela aussi, pourtant, est prévu par la Constitution.
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