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Agro-industrie : le coton, une industrie à l’état brut
Il a par exemple mis fin aux réquisitions des usines d’égrenage de sa Société de développement du coton (Sodeco), imposées en 2014 par son prédécesseur, Thomas Boni Yayi.
Ce qui a déclenché le paiement par l’État de 12 milliards de F CFA (18,3 millions d’euros) à Sodeco au titre de l’égrenage des campagnes gérées par l’État, dont Patrice Talon avait été privé. Puis le gouvernement a confié à nouveau la gestion des campagnes au privé en ressuscitant l’Association interprofessionnelle du coton (AIC), dirigée par l’un des proches de Talon, Mathieu Adjovi.
Pour ne pas alimenter les critiques, le chef de l’État, qui détient plus de 80 % des capacités d’égrenage du pays – évaluées à 552 000 tonnes – dit avoir cédé ses parts dans Sodeco et dans Industries cotonnières associées à ses deux enfants.
Un empire qui suscite encore bien des fantasmes chez les Béninois
Même si la production cotonnière, de 350 000 t environ cette année, décline depuis dix ans et que cinq de ses quinze usines tournent avec un outil industriel totalement dépassé, l’empire cotonnier de la famille Talon fait encore fantasmer bien des Béninois.
C’est sans doute aussi ce qui a poussé le président à annoncer l’arrêt des subventions publiques accordées aux cotonculteurs pour l’achat de leurs engrais vendus par les égreneurs. Désormais, cette aide sera apportée par les industriels.
« Cela ne leur demandera pas un effort insurmontable. Ils profitaient des subventions étatiques pour faire des marges importantes. Ils vont revenir à des prix plus raisonnables », estime un bon connaisseur de la filière. Il est peu probable que Talon veuille réellement affaiblir un secteur que lui et ses enfants contrôlent. D’autant que, selon certaines sources, il pourrait décider de vendre ses usines.