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Agro-industrie : le coton, une industrie à l’état brut
Mais le dirigeant sait que la reprise est loin d’être suffisante : « Nous ne devons pas baisser les bras car notre business model reste fragile. »
En 2015, SN-Citec s’est retrouvée avec 2 000 tonnes d’huile invendues – en plus des 1 000 t de l’année précédente. Ce qui équivaut à deux mois de ventes. Mais le pionnier du secteur des oléagineux burkinabè se réjouit d’avoir pu écouler 85 % de sa production, estimée à 20 000 t d’huiles végétales.
Importations défavorables
La société se remet lentement des années passées dans le rouge à cause des huiles importées en fraude. « Nous souffrons de la concurrence déloyale des importations massives d’huiles venant de pays voisins et de Malaisie », assène Alexandre Zanna. Difficulté à laquelle s’ajoutent 60 000 t d’huile de mauvaise facture produites à partir de graines de coton par une centaine d’unités artisanales.
Entre 2007 et 2013, le cumul des pertes de l’entreprise s’est élevé à près de 4 milliards de F CFA (6 millions d’euros). Au même moment, son chiffre d’affaires stagnait autour de 15 milliards de F CFA par an, à l’exception de ces deux dernières années, où il s’est stabilisé à environ 18,4 milliards de F CFA.
Remontée progressive
Pour l’exercice en cours, la société table sur 20 milliards de F CFA au moins. Mieux, SN-Citec est parvenue à équilibrer ses comptes et à dégager l’an dernier un bénéfice de 400 millions de F CFA.
Le pionnier burkinabè des oléagineux a réussi à écouler 85% de sa production en 2015
Pour conforter son leadership, la compagnie déroule un plan d’investissement destiné à améliorer la qualité de ses produits et à renouveler l’outil industriel. « C’est ainsi que nous allons nous démarquer des huiles bon marché », estime Alexandre Zanna. En 2016, plus de 1 milliard de F CFA seront investis dans l’acquisition d’équipements de conditionnement.
L’usine d’embouteillage, prochaine étape
Spécialisée dans la fabrication d’huiles sous le label Savor et de savons de ménage SN-Citec, appréciés des Burkinabè, l’entreprise veut réaliser une unité d’embouteillage pour compléter sa gamme de bidons de 5 l et de 20 l.
« En fin d’année ou début 2017, nous sortirons des bouteilles de 0,5 l et de 1 l pour toucher le maximum de consommateurs. De même, nous allons diversifier nos produits d’alimentation animale avec des compléments nutritionnels pour mieux répondre aux besoins du marché », précise Ibrahim Traoré, directeur commercial.
Tous ces efforts visent in fine à permettre à ce fleuron de l’agroalimentaire de renouer durablement avec des résultats bénéficiaires.