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Maroc : les hommes de Mohammed VI
Les diplomates du royaume en ont parfaitement conscience : Taïeb Fassi-Fihri n’a jamais tout à fait quitté le ministère des Affaires étrangères. Avec la nomination de son ancien directeur de cabinet, Nasser Bourita, en tant que ministre délégué, Fassi-Fihri a consolidé son influence sur ce département, officiellement chapeauté par l’attelage Salaheddine Mezouar-Mbarka Bouaida. Il faut dire que les arcanes de la maison Affaires étrangères n’ont plus aucun secret pour le conseiller diplomatique de Sa Majesté.
Il y a fait toute sa carrière et a gravi tous les échelons pour devenir secrétaire d’État du ministère dès 1993. Après une brève parenthèse comme chargé de mission au cabinet de Hassan II, il reprend sa fonction de secrétaire d’État au lendemain de l’intronisation de Mohammed VI. À partir de 2002, il devient l’unique maître à bord du ministère et le restera jusqu’au jour de la passation de pouvoirs avec Saadeddine El Othmani (PJD), en janvier 2012. Il prend alors ses quartiers au cabinet royal, où il continue, à ce jour, de gérer les dossiers diplomatiques.
C’est d’ailleurs lui qui est envoyé au front quand ça chauffe, comme lors de la crise avec les États-Unis, en avril 2013, à la suite de la proposition d’élargir le mandat de la Minurso au monitoring des droits de l’homme. Et c’est Si Taïeb aussi qui a validé le casting des 78 ambassadeurs nommés par Mohammed VI en Conseil des ministres.