
Idriss Déby Itno, le président tchadien en 2011. © Vincent Fournier pour J.A.
Différente du « coup d’État », la prise de pouvoir à la faveur d’une rébellion ou à l’issue d’une guerre civile est une option répandue en Afrique.
Quelques chefs d’État actuels en ont d’ailleurs été les acteurs. Ainsi le Tchadien Idriss Déby Itno , qui, à la tête du Mouvement patriotique du salut, a fini par renverser en 1990 son ancien frère d’armes, Hissène Habré (actuellement jugé à Dakar). Ou le Congolais Denis Sassou Nguesso, 72 ans, qui, après avoir été président de 1979 à 1992, a retrouvé son fauteuil en 1997, au terme de cinq mois de guerre civile.
L’Ougandais Yoweri Museveni a été plus patient, lui qui a pris le maquis pendant six ans, à la tête de l’Armée de résistance nationale (NRA), avant d’accéder au pouvoir en 1986. Tous les trois viennent d’être réélus « démocratiquement » à la tête de leur pays.
Dans les rangs de la NRA de Museveni, un certain Paul Kagame a fait ses armes avant de prendre la direction du Front patriotique rwandais. Après l’assassinat de Juvénal Habyarimana, en 1994, il a mis fin au génocide des Tutsis et s’est installé au pouvoir, qu’il n’a plus quitté depuis. À 58 ans, il est candidat à sa succession en 2017.
Avec respectivement dix ans et dix mois de présidence, les carrières des Centrafricains François Bozizé (tombeur d’Ange-Félix Patassé en 2003) et de Michel Djotodia (vainqueur de Bozizé en 2013) ont été plus courtes. Le premier, 69 ans, est en exil à Kampala, où lui rendent visite femme et enfants ; le second, 66 ans, coule des jours tranquilles dans sa villa de Cotonou, où il gère la fortune accumulée lorsqu’il était le chef de la rébellion Séléka.
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