De fait, depuis 2011, les établissements publics ont subi plusieurs plans de recapitalisation, mais les provisions additionnelles imposées par la Banque centrale en 2013 ont pesé sur leurs ratios de solvabilité. Si elles avaient été en Europe, ces banques auraient été obligées d’augmenter leurs fonds propres et la STB aurait même fait faillite dès 2013. Dans ce contexte, elles peuvent représenter un risque systémique pour le pays.
Outre leur sous-capitalisation chronique depuis la révolution, les trois banques publiques souffrent d’autres maux. La qualité de leurs actifs n’a pas cessé de se détériorer avec l’augmentation des prêts non performants. Cela a provoqué une chute de leurs marges d’intérêt, qui n’ont toujours pas retrouvé leur niveau de 2011 malgré leur amélioration l’an dernier. Par ailleurs, les charges de personnel pèsent lourd, car les banques publiques ont en moyenne un effectif supérieur de 50 % à celui des banques privées.
Au total, depuis 2011, les cours des trois banques publiques ont perdu plus de 30 %, ce qui a engendré une destruction de valeur de 269,2 millions de dinars [environ 120 millions d’euros] pour les actionnaires, dont l’État. Pour 2016, nous restons très prudents et nous préférons miser sur les banques privées. »

Cours à la bourse de Tunis (base 100 en 2011) © Alphamena