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C’est une année décisive qui s’annonce pour le président burundais, dont la troisième candidature controversée a entraîné, depuis avril, une vague de contestation massive, réprimée dans le sang. Unanimement désavoué par la communauté internationale, Pierre Nkurunziza s’entête pourtant à refuser toute perspective de dialogue avec ses opposants en exil, traités indistinctement de « terroristes » et de « putschistes ».
Alors que certains de ses proches font l’objet de sanctions individuelles et que les consultations politiques entre Bujumbura et l’Union européenne pourraient se traduire par le gel de l’aide de cette dernière, Nkurunziza est désormais confronté à la menace de voir se déployer une force de protection et de prévention de 5 000 hommes, sous mandat de l’Union africaine, dont il ne veut pas entendre parler.
Accentuera-t-il la répression dans les quartiers réputés contestataires de Bujumbura, en espérant museler définitivement toute opposition ? Sera-t-il contraint à la négociation, voire à la démission, pour éviter au pays de basculer dans le chaos ? Peut-il être renversé par les mouvements armés issus des forces de sécurité qui, depuis septembre, ont déjà mené plusieurs opérations commandos en pleine capitale ? Pierre Nkurunziza aura semble-t-il du mal à conserver son fauteuil jusqu’au 31 décembre 2016.