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Attentats de Paris : les Africains du 13 novembre
L’histoire est digne d’un film d’action. Il est 21 h 40 lorsque les coups de feu retentissent à l’entrée du Bataclan. Noumouké Sidibé, directeur adjoint à la sécurité, comprend aussitôt ce qui se passe. Il n’a pas le temps de bloquer les portes de la salle, les terroristes ne sont pas très loin. Il se fond dans la foule et entraîne avec lui une cinquantaine de personnes vers les coursives qui mènent aux étages supérieurs.
« Il connaissait bien le Bataclan, il savait où il allait », relate son ami le plus proche, Boubou Sissoko, parisien d’origine malienne comme lui. Mais Noumouké Sidibé a oublié un « détail » : toutes les trappes de désenfumage sont verrouillées. Au bout de plusieurs tentatives et de longues minutes d’angoisse, il parvient à briser l’une d’elles. Il aide alors les gens à grimper sur le toit, avant de rejoindre les appartements d’un immeuble mitoyen.
« Mon pote est un type humble, il ne veut surtout pas passer pour un héros. Ce qu’il a fait lui semble naturel. Pis, il éprouve aujourd’hui un sentiment de culpabilité car, de par ses fonctions, il se sent un peu responsable des défaillances. » À 35 ans, Noumouké Sidibé, grand sportif, idéaliste et militant de gauche, choqué mais pas abattu, devrait s’impliquer davantage dans ses projets d’aide au développement pour l’Afrique, là où il rêve de vivre un jour.