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Le Niger entre deux fronts
Aux yeux de ses partisans, Hama Amadou, 65 ans, est le symbole des turpitudes caractérisant le mandat du chef de l’État, Mahamadou Issoufou, qu’il a largement contribué à faire élire en 2011 et dont il apparaît aujourd’hui comme le plus farouche adversaire. En cause, l’exil forcé en France, depuis août 2014, de l’ex-président de l’Assemblée nationale, poursuivi pour son rôle présumé dans un trafic de bébés, là où les siens ne veulent voir qu’un complot politique.
Battre Issoufou « à plate couture », ainsi qu’il le dit lui-même, Amadou en a fait une question d’honneur, une obsession. Qu’il concoure libre ou en prison (il pourrait être arrêté dès son retour au Niger), ce routard de la politique, ex-directeur de cabinet de Seyni Kountché (1985-1986), deux fois Premier ministre (en 1995-1996, sous Mahamane Ousmane, puis de 2000 à 2007, sous Mamadou Tandja), n’entend pas faire de cadeau au président sortant et se targue déjà d’une première victoire : « malgré les manœuvres d’intimidation du régime », comme il n’a pas manqué de le souligner, il a été investi candidat à la présidentielle de 2016 lors du congrès de son parti, le Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (Moden-Lumana), qui, le 13 septembre, a réuni plus de 5 000 militants près de Zinder.