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Le Niger entre deux fronts
Pour les communales et les législatives, le président du Rassemblement des démocrates nigériens (RDN-Labizé) étudie la possibilité de listes communes avec d’autres formations de l’opposition, comme il l’avait fait en 2011 avec le MNSD dans deux régions. Il ne sera en revanche pas candidat à la présidentielle – il n’en a pas les moyens -, mais compte bien participer à la chute du président sortant, Mahamadou Issoufou.
À 50 ans, Ousseini Salatou, que ses détracteurs surnomment « Tabar-Tabar Salatou » (« celui qui parle à tort et à travers »), « Salatou pied nickelé » ou « Salatou le pyromane », sait qu’il dérange. Porte-parole du Front patriotique républicain, la coalition formée par l’opposition à la veille des scrutins de 2016 (comme il l’a été pour toutes les coalitions d’opposition depuis dix ans), cet enseignant en philosophie a la critique virulente, et il assume. Rien de ce qu’il dit n’est faux, affirme-t-il, et il n’est donc pas prêt à s’embarrasser de diplomatie.
Insultes anonymes
Ses trois arrestations ? « Injustifiées », plaide-t-il, en particulier la troisième et dernière en date, en début d’année, pour sa participation supposée à une manifestation contre Charlie Hebdo (il était en cours). Ce père de huit enfants se vante presque de recevoir des insultes anonymes sur son téléphone portable, dit craindre pour sa sécurité, mais refuse toute protection. À ses détracteurs, qui raillent sa microscopique formation politique (dont « l’ensemble des militants tient très aisément dans une fourgonnette »), il oppose son audace. Il a créé son parti en 2010, quatre mois avant la présidentielle (à laquelle il s’est d’ailleurs présenté) et ne manque pas de rappeler que le président Issoufou a essayé de le débaucher.