
Pingrenoma Zagré, chef d'état-major général des armées. © Ahmed Ouaba/AFP
Pingrenoma Zagré, 58 ans, chef d’état-major général des armées
Décrit par un de ses proches comme « serein et pacifiste », il connaît très bien Gilbert Diendéré (même promotion à Saint-Cyr). Une relation privilégiée qui a grandement contribué à assurer le succès de sa médiation entre putschistes du régiment de la sécurité présidentielle et loyalistes. Le 22 septembre au soir, il a envoyé quatre officiers chez le Mogho Naaba pour signer un accord d’« apaisement » avec un gradé du RSP.

Mogho Naaba, roi traditionnel des Mossis © Issouf Sanogo/AFP
Mogho Naaba, roi traditionnel des Mossis, l’ethnie majoritaire
Figure très respectée. Habitué à jouer les médiateurs depuis le début de la transition. Après avoir reçu le général Diendéré le 21 septembre, alors qu’un risque d’affrontement entre militaires se précisait, a accueilli le lendemain soir dans son palais des officiers loyalistes et un représentant des putschistes. Qui se sont alors tous solennellement engagés à déposer les armes.

Gilbert Diendéré, général putschiste © Joe Penney/Reuters
Gilbert Diendéré, 55 ans, ex-président de l’éphémère et putschiste « Conseil national pour la démocratie »
Une semaine après sa prise de pouvoir, alors qu’il s’autoflagellait en public en disant « regretter » le coup d’État, le « mystère Diendéré » restait entier. L’ex-bras droit de Blaise Compaoré a-t-il conçu ce plan pour prendre le pouvoir ? Ou s’est-il laissé entraîner dans cette aventure par les hommes du RSP – « ses » soldats – afin de limiter la casse et de sauver ce qui pouvait l’être ? Les acteurs de premier plan de cette crise penchent pour la seconde hypothèse. « Il n’était pas à l’origine du coup de sang du RSP, il s’est invité a posteriori », assure un médiateur. Jusqu’à présent toujours resté dans l’ombre, il en paiera le prix fort.

Chérif Sy, le Monsieur Réseau. AFP © AFP
Chérif Sy, 55 ans, président du Conseil national de la transition (Parlement)
Ancien journaliste, sankariste pur jus. A fait preuve d’un grand courage face aux putschistes. Entré en clandestinité dès l’annonce du coup d’État, il leur a tenu tête en s’autoproclamant « président par intérim » jusqu’à la remise en liberté de Michel Kafando, appelant les Burkinabè à résister, restant en contact avec la hiérarchie militaire et rejetant le projet d’accord de la Cedeao (« un compromis indécent »). À l’origine, ces derniers mois, de plusieurs lois insufflant un changement radical (dont celle sur le code électoral, qui a mis le feu aux poudres), il assume ses positions : selon lui, la mission de la transition était de « déstructurer intellectuellement et institutionnellement » l’ancien régime.

Yacouba Isaac Zida, ancien Premier ministre burkinabè. © Théo Renaut/AP/SIPA
Yacouba Isaac Zida, 49 ans, premier ministre de la transition
Ennemi juré du RSP depuis qu’il a envisagé sa dissolution. Séquestré au palais de Kosyam près d’une semaine. Relâché vers 3 heures du matin le 22 septembre. Après un rapide passage par la primature, a été placé en « lieu sûr », d’où il a participé à la coordination des unités loyalistes de l’armée et de la gendarmerie contre les putschistes. Un temps perçu comme hors jeu, il a finalement retrouvé sa place à la tête du gouvernement.