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Les services de renseignements africains
Entre le 15 et le 17 juin 2014, quelque 60 personnes sont tuées dans une attaque du groupe terroriste Al-Shebab, à Mpeketoni, près de Lamu. Accusé aussitôt par les Kényans : le National Intelligence Service (NIS), qui n’a pas su prévoir ce drame malgré une profonde restructuration il y a cinq ans. Mais pour le président Uhuru Kenyatta, là n’est pas le problème.
Le NIS a parfaitement fonctionné, mais le groupe islamiste aurait bénéficié de soutiens locaux. Est-ce la raison qui a poussé le chef de l’État à renforcer la législation antiterroriste, l’imposant au forceps à l’Assemblée nationale ? Toujours est-il que le général Philip Wachira Kameru a désormais les coudées franches pour surveiller, traquer et frapper les Shebab.
Nommé à la tête du NIS en août 2014, Kameru était à la retraite (après trente-six années de bons et loyaux services) lorsque Kenyatta l’a finalement rappelé pour remettre l’agence sur les rails. Les résultats seraient probants, si l’on en croit une note d’une agence de renseignement occidentale.
Né à Nyeri (Centre), dévoué, discipliné, loyal et intègre, le général est notamment titulaire d’un diplôme en relations internationales obtenu à l’université de Nairobi et de plusieurs masters en sécurité nationale et internationale suivis en Grande-Bretagne et aux USA.
Passé par l’Amisom, la mission de l’Union africaine en Somalie, Kameru serait, selon les journaux kényans, l’artisan des victoires obtenues par son unité en octobre 2011, lors de l’incursion de l’armée en Somalie contre les Shebab. Saura-t-il transformer l’essai au NIS ?