Dans ce dossier
Les services de renseignements africains
Nommé à la tête des services de renseignements militaires rwandais en 2011, après une brève période de disgrâce, le général Emmanuel Karenzi Karake, 54 ans, est issu de la branche militaire du Front patriotique rwandais (FPR), entré en rébellion contre le régime Habyarimana en 1990 depuis l’Ouganda voisin, un pays où lui-même a longtemps vécu.
Cet officier discret a fait la une des médias internationaux en juin, lorsqu’il a été placé sous mandat de dépôt
Rodé de longue date au protocole sécuritaire strict et au culte du renseignement dont les forces armées rwandaises se sont fait une spécialité depuis les années de maquis, « KK », comme il est surnommé, a étudié le commerce et les questions de défense en Afrique du Sud, au Kenya et en Grande-Bretagne. Cet officier discret a fait la une des médias internationaux en juin, lorsqu’il a été placé sous mandat de dépôt puis assigné brièvement à résidence à Londres dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen délivré en 2008 par la justice espagnole contre trente-neuf officiers rwandais.
La procédure d’extradition engagée par les Britanniques a finalement été abandonnée en août dernier. En tant que responsable des National Intelligence and Security Services (Niss), cet officier, qui a aussi été le commandant en second de la Force conjointe de l’ONU et de l’UA au Darfour, dirige et coordonne le dispositif antiterroriste du pays.
Les principales menaces identifiées sont les mouvements rebelles opérant dans l’est du Congo, telles les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), ou les mouvements de l’opposition radicale en exil, comme les FDU-Inkingi de Victoire Ingabire ou le Rwanda National Congress de Théogène Rudasingwa, soupçonnés de fomenter des attentats sur le territoire rwandais.