Deux scénarios d’électrification
Le charbon est loin d’avoir disparu du continent. En 2018, il était la deuxième source d’énergie pour produire de l’électricité (31 %), derrière le gaz (39 %) mais devant l’hydraulique (15 %) et le pétrole (9 %), les énergies renouvelables arrivant en dernière position (5 %), selon l’AIE.
Mais l’Afrique n’échappe pas au mouvement de désinvestissement dans le charbon engagé depuis la COP21 de Paris, en 2015. Tous les États se sont engagés à augmenter le poids des énergies renouvelable d’ici à 2030. La réduction du coût de celles-ci les rend plus compétitives : entre 2010 et 2018, le photovoltaïque a chuté de 77 % et l’éolien de 34 %, selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena).

Deux scénarios d'électrifrication © Jeune Afrique
Émissions de CO2 : les géants extractifs en première ligne
Selon le rapport publié par Carbon Disclosure Project (CDP), les 100 plus importantes compagnies extractives – privées et publiques – de pétrole, de gaz et de charbon représentent 52 % des gaz à effet de serre émis depuis un siècle et demi. Ces émissions proviennent soit de leur activité extractive, soit de l’utilisation des produits qu’elles écoulent sur les marchés : carburant pour les automobiles ou les navires ; fioul, diesel ou charbon pour les centrales électriques ou l’industrie.
La transition ne pourra se faire sans ces géants de l’or noir et du charbon, dont beaucoup sont bien implantés en Afrique.Poussés par les opinions publiques, les ONG et les gouvernements, tous ont annoncé des plans pour développer leurs branches gazières, solaires et renouvelables. Ce challenge « vert » doit être relevé par les majors, mais aussi par les grandes compagnies nationales – telles que la Sonatrach, en Algérie, et la NNPC, au Nigeria, plus discrets sur le sujet.

émissions de CO2 des groupes pétroliers © Source : Carbon Disclosure Project

une production d'énergie plus ou moins polluante © Source : Carbon Disclosure Project