[Édito] Vous avez dit indépendance ?

En ce soixantième anniversaire de la décolonisation en Afrique subsaharienne, le cœur n’est pas à la fête. De cette émancipation en trompe-l’œil, qu’y a-t-il vraiment à célébrer ?

Des Congolais célèbrent la déclaration d’indépendance, le 7 janvier 1960 à Leopoldville. © Bettmann/GettyImages

Des Congolais célèbrent la déclaration d’indépendance, le 7 janvier 1960 à Leopoldville. © Bettmann/GettyImages

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Publié le 6 septembre 2020 Lecture : 2 minutes.

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[Série] 1960, l’année où l’Afrique s’est réveillée

En ce soixantième anniversaire de la décolonisation en Afrique subsaharienne, le cœur n’est pas à la fête. De cette émancipation en trompe-l’œil, qu’y a-t-il vraiment à célébrer ?

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Les indépendances « francophones » ont eu leurs héros, leurs martyrs, leurs chansons, leurs pères abusifs et leur lot de discours. Soixante années plus tard, chacun à la date qui lui est propre, les quatorze pays concernés (quinze avec la RD Congo) réenchantent ce passé-là, le temps d’une journée de commémoration.

Le cœur y est-il vraiment ? Rien n’est moins sûr. D’abord parce que la pandémie de Covid-19 a contraint les commémorations au format minimal, confinant fanfares, groupes d’animation, militaires en tenue et fêtards du soir loin de l’espace public.

Ensuite – et surtout – parce que plus le temps passe et plus les générations successives nées après 1960 s’aperçoivent qu’il n’y a pas grand-chose à célébrer dans ce qui fut avant tout une indépendance du drapeau et une décolonisation formelle, débouchant sur une dépendance savamment fabriquée autant que prédéterminée.

Bien s’informer, mieux décider

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